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Feu sur le Conseil Général !

 

Feu sur le Conseil Général !

 

            Contre toute attente et toute logique les commissaires enquêteurs en charge de l'instruction du dossier relatif au circuit de Bagatelle ( St Crépin de Richemont) accordent leur feu vert à ce projet ubuesque qui remet en cause l'existence même du PNR PL. Le Conseil général ne bronche pas !

 

            Le 8 avril 2008, la Sépanso et la Convention Vie et Nature pour une écologie radicale (http://www.ecologie-radicale.org/ ) ont informé leurs militants et sympathisants de la déplorable décision prise par les autorités en faveur de l'aménagement d'un circuit automobile dans trois communes du Périgord Vert.

            Cette future infrastructure prétendument touristico-économique, envisage de transformer, dans l'enceinte du Parc naturel régional Périgord-Limousin. un exceptionnel  sanctuaire naturel en  véritable désert écologique !

            Il s'agit, en effet, sans préjudice des constructions périphériques induites, de tracer sur 80 hectares de bois et zones humides d'une inouïe richesse botanique et faunistique, un anneau de bitume de près de 5 kms de longueur sur douze mètres de largeur qui sera sonorisé par 676 haut-parleurs et pourrait attirer, dès sa première année d'exploitation, plus de 40 000 visiteurs.

            Des riverains inquiets des nuisances à venir aux plus célèbres naturalistes européens saisis de ce dossier en passant par les défenseurs locaux de l'environnement ils sont pourtant des milliers, depuis plus de 3 ans, à s'opposer, bec et ongles, à cette tragique initiative portée par un couple d'industriels britanniques arrogants

Forts du soutien sans faille de l'ensemble des organisations de protection de la nature le front de refus que constitue le collectif Court-circuit-Dordogne, mène, depuis le début, une véritable guérilla contre ce projet dévastateur et insensé. Développés sur Internet (http://www.court-circuit-dordogne.com/ ) plus que dans la PQR pusillanime et inféodée au pouvoir politique, leurs arguments ont convaincu, sur place comme bien au-delà des frontières inter-régionales, toute une foule d'opposants déterminés.

En dépit du soutien des élus de droite mais aussi de gauche, David et Sandra Brooker-Carrey, les promoteurs du circuit, semblaient, il y a quelques jours encore, avoir définitivement perdu la partie.

Le Grenelle de l'environnement était passé par là et sensible à la problématique du développement durable et à la lutte contre le réchauffement climatiquede la planète, la population nord-périgourdine avait clairement signifié son rejet d'une telle implantation. Dans l'affaire, le Conseiller général UMP du canton de Mareuil, Philippe de Courcel, farouche, mais au moins officiel partisan du circuit, n'avait pu conserver son mandat et la mairie de Saint Crépin de Richemont, précédemment détenue par une équipe favorable à cette réalisation, était tombée dans l'escarcelle de Court-circuit !

Ce refus unanime n'a cependant pas été entendu lors de l'enquête publique qui s'est déroulée du 24 janvier au 25 février. Les commissaires, hermétiques à une levée de boucliers démocratique, mais sensibles, en revanche, à des pressions appuyées des milieux politico-financiers, se seront donc finalement prononcés début avril en faveur du circuit.

Le Conseil général socialiste de la Dordogne dont beaucoup d'élus doivent leur siège à la courte-échelle de supplétifs Verts ne s'émeut pas de cette décision. Officieusement son président, Bernard Cazeau qui pantoufle également au Sénat, doit même se féliciter de la tournure des évènements. Il est vrai qu'en amoureux des sports mécaniques il finance, dans une démarche bassement clientéliste, chaque année, à hauteur de 15 000 € la mutilante « Grappe de Cyrano » épreuve d'enduro motocycliste qui viole la circulaire Olin en toute impunité.

Ses apparatchiks affirment, comme pour se dédouaner de leur passivité face à ce nouveau saccage de la nature, que le département ne subventionnera pas le circuit.  Ils peuvent se permettre cette sortie qui atteste une authentique maîtrise de la langue de bois puisque les opérateurs britanniques n'ont jamais, quant à eux, sollicité le concours financier de l'institution.

Les mêmes, en revanche, sont beaucoup moins diserts sur la prise en charge d'équipements et d'aménagements (modification et entretien de la voirie connexe notamment) et se gardent bien d'évoquer la défiscalisation de l'opération attendue par les ploutocrates de cette perfide Albion dont Henri Béraud, se demandait en 1935, dans un texte toujours d'actualité, s'il ne fallait pas la réduire en esclavage ?

Non seulement les « investisseurs » Brooker-Carey vont mettre à mal la moyenne vallée du Boulou, site emblématique du Périgord Vert, mais en plus, non contents de plomber les finances de la Dordogne, ils feront payer la facture de leurs irréversibles déprédations à la collectivité.

Selon les avis autorisés des spécialistes, le circuit automobile de Bagatelle n'est  pas économiquement viable. L'opération pourrait dissimuler, en fait, un futur programme immobilier contraint, faute d'être  cautionné d'emblée en tant que tel, de contourner par cette étape préalable  les règlements des plans locaux d'urbanisme.

Quoi qu'il en soit de ces stratégies spéculatives force est de regretter la naïveté  et le manque étonnant de courage des rédacteurs du site Court-circuit. Ces derniers, faisaient il y a peu l'impasse sur la descente de police destinée à relever l'immatriculation des véhicules de participants à une réunion d'information  alors qu'ils annonçaient dans l'enthousiasme le positionnement du nouveau conseiller général PS du canton de Mareuil contre le circuit. C'était aller vite en besogne. Jean Paul Couvy  le nouvel élu de la majorité départementale s'est bien gardé de se prononcer clairement sur le sujet. Son blog, en déshérence depuis son élection, pas plus que sa profession de foi de candidat, n'évoque son engagement en faveur de la préservation de Bagatelle.

Du bout des lèvres, le PNR PL qui émarge au budget des conseils généraux de la Dordogne et de la Haute-Vienne a fait, de façon tout à fait timorée, connaître son opposition au projet. L'organisme, qui soutient le milieu naturel local comme la corde soutient le pendu, ne parvient pas à parer les mauvais coups administrés au territoire qu'il gère par les agriculteurs productivistes, les industriels et surtout les carriers qui dévorent continuellement causses et coteaux calcaires ou granitiques !

Cette attitude démissionnaire pourrait lui coûter cher ! . Alors qu'aujourd'hui il redéfinit, pour les 12 années à venir, les objectifs de sa charte et s'apprête à accueillir en son sein de nouvelles collectivités territoriales, la tolérance de la tumeur cancéreuse de Bagatelle risque fort de l'entraîner vers la mort.

Objectivement, dans ce cas de figure,  pas grand monde ne portera le deuil d'une institution qui s'est surtout fait connaître comme une douce niche professionnelle pour obligés du pouvoir chargés, surtout, de faire la promotion des cochonnailles et de marcher sur les plates-bandes des syndicats d'initiative et des offices de tourisme !

 

Ch.C le 9/4/2008



06/06/2008
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