mareuil

Bagatelle : une descente de police

 

Le collectif Court-circuit Dordogne qui regroupe une partie des opposants au circuit automobile de Bagatelle pratique l'écologie nombriliste des Nimby ( not in my back yard Pas dans mon jardin).

À 20 km kilomètres de Saint Crépin de Richemont, où ses adhérents remuent ciel et terre pour faire capoter ce projet dédié aux sports mécaniques, l'extension des carrières CMP qui doit faire disparaître, sur le plateau d'Argentine,  plus de 40 hectares de causse, landes, pelouses calcaires xérophiles classées ZNIEFF et Natura 2000 ne suscite, en revanche, de leur part aucune protestation. Il est vrai que cette mutilation ne porte pas atteinte à « leur » environnement !

Cour-circuit qui s'est signalé par une certaine malhonnêteté intellectuelle en accréditant la thèse de la découverte récente des exceptionnelles tailleries de meules monolithes de la commune par Christian Chevillot, alors qu'elles furent répertoriées, étudiées et publiées par l'auteur de ces lignes dès 1986 sait aussi faire une impitoyable sélection s'agissant des médias qui suivent l'évolution du projet de Bagatelle.

C'est ainsi, alors que seul de toute la presse départementale, FR3 Périgords aura rendu compte des incroyables pressions et intimidations effectuées par la gendarmerie locale requise par M. Le Préfet de la Dordogne, à l'occasion de la réunion d'information organisée le 8 février à la salle des fêtes de Saint Crépin (Voir nos articles http://saintcrepinderichemont.blog4ever.com)  le reportage objectif et courageux de la chaîne n'est pas même évoqué sur le site de Court-circuit Dordogne…

Ses rédacteurs préfèrent mettre en ligne le papier plus consensuel du correspondant local de Sud-Ouest qui prend bien garde d'évoquer un incident pourtant emblématique des mœurs politiques, si peu démocratiques, en usage au fameux « Pays de l'homme » qui, à tous égards, devrait réclamer son rattachement à la Corse !

Ch.C Le 18/2/2008

          Le circuit automobile de Bagatelle ne verra pas le jour !

          L'enquête  publique portant sur la création d'un circuit automobile  sur le territoire des communes de Saint-Crépin de Richemont, de Saint Front sur Nizonne et de Champeaux et La Chapelle Pommier, en Périgord Vert, devrait démarrer début novembre. Dans le contexte du Grenelle de l'environnement qui tient à Périgueux, le 15 octobre, une de ses assemblées déconcentrées, le dossier pourrait bien se faire recaler. À peine connu ce projet extravagant avait, à juste titre, provoqué une véritable levée de boucliers parmi la population locale et les défenseurs de l'environnement.

Les promoteurs de ce circuit (le second par l'importance en France)  qui avec  ses 4,6 kilomètres de longueur dépasse celui du Mans,  n'ont pas convaincu grand monde avec leur illusoire promesse de création d'emplois. Chacun sait bien qu'une telle infrastructure, pudiquement baptisée « Musée vivant de l'automobile ancienne », s'adresse essentiellement à une clientèle internationale fortunée dont le service réclame des professionnels polyglottes de l'hôtellerie et des loisirs … rares justement sur place.

Ils n'ont pas davantage persuadé leurs opposants de son faible impact sur le milieu  naturel exceptionnel qu'est la vallée du Boulou dont tous les naturalistes soulignent la richesse et la diversité paysagère, faunistique et floristique (1).

Dans le camp des riverains il n'y a personne pour croire qu'une aussi longue piste, large de 12 mètres, sonorisée par 675 haut-parleurs, où circuleront constamment des bolides vrombissants et dont les évolutions draineront sur place, chaque année des dizaines de milliers de spectateurs, ne transformera pas rapidement les hauteurs boisées de la petite patrie de l'écrivain Brantôme,  en un véritable désert écologique.

La DIREN a déjà retoqué le circuit

Du côté du pouvoir, l'enquête à venir relève simplement du respect de la procédure usuelle en la matière. Elle ne laisse, en rien, présager d'une décision favorable en faveur du projet défendu avec obstination par les époux Brooker-Carrey et leur mandataire, l'entrepreneur nontronnais Bernard Mousnier. Ceux-ci, agissant en effet, dans une de ces  niches géographiques classées en déshérence, espèrent surtout bénéficier d'avantages fiscaux somptuaires arguant qu'ils insuffleront à l'économie locale un regain d'activité !  La tactique, éculée, a fait, cependant, long feu et, face aux menaces encourues par le milieu, la préfectorale ne devrait pas bouger le petit doigt en faveur d'opérateurs britanniques essentiellement désireux de revitaliser… leur compte en banque !

 La DIREN (Direction Régionale de l'environnement) a déjà contesté les conclusions de précédentes études d' impact et rien n'annonce de sa part un quelconque revirement de dernière minute à l'issue de cette ultime expertise.

C'est que Saint Crépin de Richemont, faisant partie, comme les autres communes périphériques concernées, du Parc Naturel Régional Périgord-Limousin, il serait, pour le moins incongru d'accorder carte blanche à des investisseurs plus  préoccupés de profits immédiats que de préservation du patrimoine naturel.

le PNR PL, affirme son opposition

Timoré, voire un temps complaisant vis-à-vis du projet, jusqu'à susciter la suspicion de beaucoup, le PNR PL, dans l'enceinte duquel le circuit de Bagatelle aurait pu voir le jour, affirme désormais, sans retenue, son opposition à la réalisation de ce Turbo-land. En témoignage de son engagement il convie l'association « Court-circuit » (2) à participer le samedi 10 novembre, dans le chef-lieu de la Dordogne, à un marché des producteurs et des artisans du PNR où elle pourra « parler du … funeste …circuit automobile ».

Pour le Parc qui s'apprête à réviser sa charte et à accueillir de nouveaux entrants, il ne serait pas concevable d'autoriser la création de ce pseudo musée. Il en va de la crédibilité d'une institution inter-régionale, sur la sellette et dont décisions sont observées à la loupe. Sa réputation  est suffisamment écornée par un laxisme récurrent  vis-à-vis de l'agriculture productiviste, des chasseurs, des industriels pollueurs, des opérateurs touristiques comme des pratiquants, hors la loi Olin, des sports motorisés en pleine nature !

Le circuit du domaine de Bagatelle  n'est plus aujourd'hui, en terme d'image, dans l'air du temps… même si la plupart de ceux qui le contestent ont un faible pour les 4X4, les plages exotiques, et les neiges artificielles !

Les rodomontades de certains élus du Périgord Vert dont les communes adhèrent au PNR et qui menaçaient, hier, de se retirer de la structure si le circuit ne devait pas voir le jour, ne semblent plus, désormais, de mise.

Tous, ou presque, ont compris, l'intérêt du Label Parc pour leur territoire où le tourisme vert n'est plus, depuis longtemps, une activité économique accessoire… tous, sauf, sans doute, ceux des 3 communes directement concernées par l'abandon du circuit : Saint Crépin de Richemont, Saint Front sur Nizonne, Champeaux et La Chapelle pommier.

Qu'ils se consolent cependant : exonérations d'impositions et bouclier fiscal aidant les collectivités qu'ils dirigent n'auraient, au mieux, profité que des… retombées négatives de l'entreprise.

Ch.C Le 7/10/2007

NB : Dans le cas, bien improbable où un feu vert (sic) serait  accordé au projet il ne fait aucun doute que le PNR PL perdrait, à la faveur d'une telle décision, toute justification à son existence et qu'en conséquence il faudrait, dans la foulée, en proclamer la dissolution… comme ce fut, autrefois, le cas, pour l'ex Parc Naturel du Marais poitevin coupable de collusion avec les producteurs de maïs régionaux qui en ont organisé l'assèchement.

(1) On se rappelle qu'elle fut déjà, il y a quelque temps, menacée par un ensemble touristico-immobilier, celui de La Tabaterie à La Gonterie-Boulouneix, projet heureusement repoussé par l'administration, peu soucieuse de mettre de l'huile sur le feu, dans un contexte d'affrontement électoral tendu, lors des dernières cantonales.

(2) http://www.court-circuit-dordogne.com/

Fer de lance des contestataires « Verts » l'association « Court-circuit » (2) dramatise, à l'excès, l'enjeu de l'enquête et perdant, momentanément sans doute, la tête, invite, à l'occasion de la venue à Périgueux de Jean-Louis Borloo à Périgueux, le 15 octobre, à manifester contre le projet… en un assourdissant et polluant cortège d'automobiles !

 

Modérateur : Beaufpointcom a eu la curiosité de visiter sur la toile le « Forum Bagatelle » concernant l'extravagant projet de création d'un circuit automobile à Saint Crépin de Richemont, dans le Parc Naturel Régional Périgord-Limousin.

Mise en ligne par notre confrère Sud-Ouest depuis le 5 mars, cette tribune est gérée par un modérateur (c'est à dire un censeur) qui ne veille pas vraiment à la stricte parité des opinions formulées et à la pertinence des argumentaires publiés. C'est ainsi que sur 10 contributions agréées 8 d'entre elles roulent en faveur du circuit et que celles-ci s'arrangent, par ignorance ou mauvaise foi, avec la vérité. 

L'association Court circuit taille en pièces, sur son site, www.court-circuit-dordogne.com  toutes les raisons économiques évoquées tendant à justifier ce crime écologique. Les nuisances prévisibles seront telles, par ailleurs, qu'il ne fait pas l'ombre d'un  doute qu'aucun de ceux qui applaudissent  à tout rompre la fâcheuse initiative de richissimes britanniques soutenus par un lobby d'élus et d'entrepreneurs locaux, n'envisagerait d'acquérir une demeure aux abords d'un Luna-Park turbo mécanique. L'attraction prévoit, en effet, de drainer 40 000 visiteurs par an venus applaudir les évolutions de véhicules sonorisées par 675 haut-parleurs répartis sur les presque 5 kms d'une piste de 12 mètres de large!

L'un des deux opposants au projet rappelle aux lecteurs du forum quelques évidences éthiques et citoyennes « Cette terre, n'est pas à nous, arrêtons de faire n'importe quoi, bon sang... ». L'autre met sérieusement en doute les motivations réelles des investisseurs. « Le circuit automobile n'a rien à faire au sein d'un parc naturel. Quant à la création d'emploi, il ne faut pas rêver. Il suffit de regarder les circuits qui existent sur le territoire français et leur rentabilité. Par contre, je pense que le financier a d'autres ambitions : Le circuit n'est que poudre aux yeux. Les infrastructures construites, il sera facile alors d'obtenir des permis de construire, le prix du terrain ne sera plus le même et pourra drainer de gros bénéfices. »

Ce dernier pourrait bien ne pas se tromper : il y a peu, c'est un semblable objectif que poursuivait, dans cette même vallée du Boulou qui excite décidément bien des convoitises, un autre opérateur immobilier. Celui-ci envisageait d'édifier, dans son vaste domaine de Tabaterie, (La Gonterie-Boulouneix) tout un village de vacances défiscalisé. Habile manœuvre pour contourner un PLU (plan local d'urbanisme) ou une Carte communale limitant le mitage exponentiel.

              



15/04/2008
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